L’église Sainte-Foy se rattache au groupe très caractéristique des églises « à chevet bas du Pays de Marsan », auquel appartiennent aussi les églises de Bostens, Lacquy, Lagrange, Lugaut, Saint-Avit, Saint-Orens, Sarbazan…
Comme tous les autres, cet édifice se réduisait à l’origine à deux volumes construits en petits moellons avec chaînes d’angle en moyen appareil : à l’ouest, une haute et assez vaste nef charpentée, à l’est, de dimensions réduites et de faible hauteur, voûté en berceau.
Comme dans tous les autres cas encore, à l’exception de Bostens et de ses innombrables modillons, Sainte- Foy est dépourvue de tout décor sculpté. Peut-être avait-elle reçu un décor peint qui a entièrement disparu ; mais elle a conservé quelques éléments de mobilier intéressants, et en tout premier lieu un tabernacle de bois doré à la gloire de la sainte patronne.
Sur la porte de l’armoire eucharistique qu’encadrent deux caryatides, figure un Ecce Homo – Jésus après sa flagellation. De part et d’autre, deux statuettes représentent Saint Paul et Saint Pierre entre des colonnettes torses. Au-dessus, un baldaquin, soutenu à l’avant par d’autres caryatides portant des cornes ondulées et à l’arrière par des guirlandes de fleurs, s’élève entre des bas-reliefs décoratifs, des vases de fleurs et des pots à feu.
Les ailes du tabernacle évoquent deux supplices subis par sainte Foy, et l’aide divine qui lui a été apportée : à gauche, la jeune vierge, enveloppée de flammes, reçoit d’une colombe l’apaisement d’une pluie céleste ; à droite, une autre colombe apporte la couronne du martyre à la sainte, qui se tient à genoux, les mains jointes, devant le bourreau brandissant le glaive dont il va la décapiter.
Enfin, l’ensemble est encadré par deux colonnes de faux marbre soutenant un entablement et un fronton, sous lequel un tableau représente encore Sainte Foy, recevant du juge l’annonce de sa condamnation, tandis qu’un bourreau arrache déjà ses vêtements.
L’église comptait plusieurs vitraux qui ont beaucoup souffert de la tempête de décembre 1999, mais dont aucun ne figurait saint Foy. Cette absence a été récemment palliée par un atelier landais.
Comme dans beaucoup d’églises, le souvenir des morts de la Guerre 1914-1918 est rappelé sous le porche par un monument, qui est ici d’une grande originalité : sur un bas-relief qui sert de dossier à un petit banc, une femme symbolisant la Justice est représentée assise, tenant la balance de la main droite et appuyant son bras gauche sur un faisceau de licteur et sur une plaque portant la liste des défunts.
Pour en savoir plus : Jean Cabanot, « Notes sur quelques églises à chevet plat du Pays de Marsan », Bulletin de la Société de Borda, n° 330-331, 1968, p. 129-148.