Dans son premier état, sans doute de peu postérieur à fondation de la bastide d’Arthez-Gaston, vers 1320, l’église Saint-Jean-Baptiste se réduisait à une simple salle rectangulaire orientée, construite en briques et couverte d’une charpente lambrissée. Un peu plus tard, au XVe siècle, une petite tour de même matériau fut construite à cheval sur le mur de façade et sur sa porte ogivale. Seul élément défensif conservé, un orifice ménagé dans la voûte surmontant cette entrée pouvait tenir lieu d’assommoir.
Il subsiste de cet édifice la partie inférieure du mur nord, ainsi que le mur de façade et sa tour, qui sont aujourd’hui englobés dans un bâtiment d’un étage sur porche construit dans la seconde moitié du XIXe pour abriter l’une des plus petites mairies du département. Le mur nord présente à l’extérieur les traces de deux ouvertures en plein cintre et une bande d’enduit rappelant l’existence d’une litre funéraire disparue.
L’intérieur avait été au moins en partie orné de peintures murales, dont des vestiges ont été découverts en 1995 sur le mur nord. Ces éléments, qui n’ont été que sommairement dégagés, ont appartenu à deux ensembles réalisés à des époques et dans des styles différents. Du premier, attribué au XIVe siècle, subsistent deux scènes séparées par un panneau rectangulaire, d’une facture rudimentaire : à gauche saint André est entouré par deux anges adorateurs ; au centre, un riche cadre formé d’une rangée de quadrilobes entre deux files de trilobes est la trace d’une scène disparue ; à droite, un ange désigne un évêque mitré tenant sa crosse. Le deuxième ensemble, qui prolonge le premier, peut être plus précisément daté des années 1520-1530 par son style et les vêtements portés par les personnages : à gauche, saint Jean l’évangéliste subit le martyre dans une chaudière d’huile bouillante devant la Porte Latine de Rome ; à droite, deux personnages agenouillés prient devant saint Jean, tandis qu’un troisième se tient debout derrière eux ; l’inscription qui les accompagne, en partie effacée, ne permet aucune identification.
Au-dessus, des traces de peinture se remarquent dans le début d’ébrasement d’une ouverture anciennement bouchée par une maçonnerie qui porte elle-même les traces d’un décor sans doute floral. Elle pourrait correspondre à une meurtrière largement ébrasée, dont la trace subsiste à l’extérieur. La palette de couleurs de ces scènes reste pauvre.
Au début du XIXe, du fait de son délabrement et de ses dimensions insuffisantes pour une population de 440 habitants, l’édifice nécessitait des travaux si démesurés pour les très faibles ressources de la commune et de la fabrique qu’ils ne purent être réalisés que grâce au legs d’une rente annuelle par Jacques Tauzin Lormand, richissime négociant bayonnais, propriétaire des domaines voisins d’Ognoas et Tampouy, et à l’opiniâtreté de la population.
Sous la direction de Jean, Antoine, Jules Sibien, architecte départemental de 1849 à 1859 et architecte diocésain jusqu’en 1880, au cours des années 1855-1858, l’église a été surélevée de 3 m,afin de pouvoir y créer trois travées voûtées, le mur sud a été entièrement reconstruit, et le mur est a été démoli pour agrandir l’édifice d’un chœur formé d’une abside et d’une travée droite plus étroite que la nef ; l’ensemble a été couvert de voûtes d’ogives en briques ; des pilastres néoclassiques aux chapiteaux inspirés de l’ordre toscan ont été édifiés pour porter la tribune ; une sacristie et une annexe ont été construites de part et d’autre du sanctuaire.
Le mobilier conservé est modeste. Les vantaux du xviiie de la porte d’entrée sont l’élément le plus ancien et le plus précieux. Leurs panneaux supérieurs sont ornés de bas-reliefs, comme souvent en Marsan ou alentour : on voit à gauche saint Jean-Baptiste, patron de l’église, à droite un archevêque non identifié ; les panneaux centraux sont plus simplement ornés de têtes de lions tenant dans la gueule un anneau ; ceux du bas ont été remaniés au xixe ; le bouton poussoir de la clenche est délicatement façonné à l’image d’une coquille convexe.
Dans le chœur, le beau et riche maître-autel en bois plaqué de marbre, avec tombeau galbé et tabernacle surmonté d’un dais d’exposition, est un précieux témoignage d’une survivance des goûts.
En effet, bien que l’on puisse être tenté de l’attribuer au XVIIIe siècle, on sait qu’il n’a été réalisé qu’en 1859, par la maison Daux-fils de Bordeaux.
Les six verrières qui complètent le décor se répartissent en trois paires, mises en place par étapes : dans le sanctuaire, on reconnaît le Sacré-Cœur de Jésus en face de saint Vincent de Paul, tous deux ni signés ni datés ; dans la troisième travée de la nef, Notre-Dame de Buglose et en face Notre-Dame de Lourdes sont de 1912, par Dagrant, de Bordeaux ; enfin, dans la première travée, le Baptême du Christ par saint Jean, au-dessus des fonts baptismaux, en face de l’Annonciation, par Mauméjean, d’Hendaye, dans un style de la fin de l’époque médiévale, mais avec une palette où apparaissent les influences de l’Art Nouveau.