Église inscrite à l’Inv. Suppl. des M. H. le 29 avril 1969
On trouve une première mention de l’église Saint-Jean de Marsacq dans un acte du Livre rouge de la cathédrale de Dax, daté de l’épiscopat de Bernard de Mugron [1068-1097]. Un peu plus tard, un certain Arnaud de Montgaudin, chanoine et archidiacre de Pampelune, donne le huitième des revenus qu’il détenait dans cette même église à l’évêque Guillaume de Heugas [1117-1143], qui se défera vers 1124 de ces biens en faveur de l’abbaye de la Grande-Sauve, dans l’Entre-Deux-Mers. Enfin, à une date indéterminée, une petite commanderie sera créée sur ce territoire.
Il ne subsiste plus de l’édifice mentionné dans le Livre rouge que quelques fragments remployés dans les maçonneries de la tour occidentale de l’église actuelle.
Cette église, dont la construction n’est pas antérieure au XIVe siècle, se réduisait à l’origine à un chevet ouvrant sur une nef de largeur à peine supérieure par un arc aux piédroits épais.
Le chevet, de plan polygonal à cinq pans, est renforcé à l’extérieur par de très volumineux contreforts d’angle et ceint d’un larmier sur tout son pourtour ; à l’intérieur, des colonnes ont été engagées aux angles, mais il ne semble pas que l’on ait réalisé immédiatement les voûtes qu’elles devaient porter.
La nef, qui ne présente à l’intérieur ni colonne ni décor sculpté et qui n’est renforcée à l’extérieur que par des contreforts assez légers, n’a jamais été voûtée, et elle n’est actuellement couverte que d’un plafond de bois.
Dès le début du XVe siècle, les menaces de la Guerre de Cent Ans ont conduit à protéger cet ensemble très simple par la construction d’un puissant système défensif comprenant : à l’ouest, une vaste tour carrée épaulée par d’énormes contreforts et percée de quelques meurtrières et de larges canonnières, dont deux subsistent au bas de la façade ouest, une sur la façade sud ; au-dessus de la nef, une salle forte munie de meurtrières.
Le retour de la paix et d’une relative prospérité vers la fin du même siècle, et l’accroissement de la population qui en a été la conséquence ont permis d’entreprendre de nouveaux travaux pour agrandir mais aussi pour embellir un édifice demeuré très austère : le chevet a alors été couvert d’une voûte d’ogives, dont les nervures pénètrent sans l’intermédiaire de chapiteaux dans les colonnes engagées aux angles. Au siècle suivant, l’ouverture d’un grand arc dans le mur séparant la tour de la nef a permis d’agrandir d’autant cette dernière, et la tour elle-même a été flanquée au nord d’une tourelle d’escalier polygonale, et percée de deux portes : l’une de ces portes, au sud, est simplement moulurée ; l’autre, au nord, est magnifiquement ornée d’un décor Renaissance daté de 1542.
Enfin, une galerie a été construite au xviiie siècle sur trois des faces du rez-de-chaussée de la tour, et, au début du xxe, on a élevé des chapelles de part et d’autre de la nef et orné l’ensemble de peintures murales dans l’esprit de l’époque.
Dans les années 1980, l’édifice, qui n’avait pas fait depuis longtemps l’objet de toute l’attention nécessaire, demandait une importante restauration. Une première campagne a été menée entre 1986 et 1989 : on a alors refait la toiture de la tourelle polygonale, prolongé les avant-toits, restauré les contreforts, démoli les chapelles latérales, ravalé les façades, nettoyé et restauré le portail.
La seconde campagne, mise en œuvre en 1999-2000, a comporté la reprise de toute la couverture, un traitement général contre les termites, la consolidation de la tribune de fond de nef, qui avait été affaiblie par des attaques d’insectes, une restauration complète de l’éclairage, des boiseries et du décor peint intérieur, et une remise en plomb des vitraux, la réalisation d’un nouveau chauffage par dossiers chauffants sur les bancs.
Pour aider la commune à faire face à l’important effort financier entraîné par ces travaux, les Amis des Églises anciennes des Landes lui ont accordé une aide de 5.336 € (35.000 F).